Une étude a récemment confirmé les liens entre pollution et vieillissement oculaire. Des chercheurs de l’Inserm et de l’université de Bordeaux ont étudié l’effet d’une exposition à des concentrations plus élevées de polluants de l’air (particules fines et dioxyde d’azote) sur les processus neurodégénératifs au niveau oculaire. Ils ont pour cela suivi pendant dix ans une population bordelaise de 683 personnes âgées de plus de 75 ans au moment de leur inclusion dans la cohorte Alienor.
Ils ont mis en évidence un amincissement accéléré de la couche des fibres nerveuses de la rétine chez les personnes plus exposées à la pollution atmosphérique, notamment celles qui avaient une plus grande exposition aux particules fines. La couche des fibres nerveuses de la rétine fait partie du système nerveux central et son amincissement représente la principale caractéristique du glaucome (cf Lettre n°65, p.20), seconde cause de cécité dans les pays développés après la DMLA.
Cette étude suggère donc une possible augmentation du risque de glaucome pour les habitants des zones polluées aux particules fines, et ce même à des niveaux inférieurs aux seuils réglementaires actuels de l’Union européenne (25 mg/m3).
Rappelons donc ici que le dépistage régulier du glaucome et son traitement rapide le cas échéant sont indispensables pour permettre la meilleure prise en charge possible de la DMLA et préserver la vision le plus longtemps possible.
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